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Photo du rédacteurBéatrice Bertieaux

Voyage à dos de stylo

Dernière mise à jour : 24 oct. 2020

Le rythme monotone et envoûtant du tambour chamanique est en quelque sorte un moyen de locomotion menant vers un état de conscience modifié, un état de rêve éveillé, la transe. Les chamanes appellent souvent cet instrument fascinant, le cheval, le véhicule, en somme, qui accompagne le voyageur vers un autre niveau, un ailleurs, un lieu où le conscient, apaisé, lâche prise.

Nous sommes faits de l’étoffe de nos rêves. Et notre petite vie est entourée de sommeil. Shakespeare

Au sein de ce silence du mental, sans l'emprise du rationnel, des images inédites émergent, des couleurs, des bruits, des parfums, des personnages fantastiques, des monstres, des cris, des paroles et des chants visionnaires. Des rencontres d'un autre monde avec les différentes facettes du voyageur que celui-ci questionne et avec lesquelles il engage une conversation, en quête de conseils de guérison, physique, psychique, sentimentale, ... Le voyageur ne revient jamais les mains vides de son exploration.


Et je me demandais, aussi....

Si les mots étaient un véhicule, et la page blanche, une porte éclairée ouvrant sur l’inconscient?

Je m’imagine alors que vous êtes devant cette porte, armé de votre beau stylo, vous hésitez. C’est normal. Nous ressentons toujours de l’inquiétude face à l’inconnu, mais aussi de l’excitation. La magie n'est-elle pas partout?


Et tandis que vous passez la tête par la porte entrebâillée, vous regardez encore à droite, puis à gauche, la peur chevillée au corps et à la plume. Je vous comprends. Qui ne serait pas effrayé ? D'ici, on ne voit pas grand-chose. Il fait si sombre là-dessous. D'autant plus que nos croyances et les dogmes nous ont usé les yeux.

J’y vais, je n’y vais pas ?


Quand soudain, sans même que vous ayez eu le temps de dégainer, une force imaginative vous aspire.

Vous voilà à l’intérieur de vous-même, avec pour lanterne, votre stylo.

Je me demande ce qu’il aura à vous raconter ....

Ne te courbe que pour aimer. Si tu meurs, tu aimes encore. René Char



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