Dans la mythologie grecque, Chaos - littéralement faille, béance - désignerait une profondeur béante ; Khaos, la divinité de laquelle tout émane. Pour le poète romain Ovide, le Chaos est une masse difforme où tous les éléments sont mêlés.
Il est le prélude à la naissance d’un nouveau monde, ou encore, une faille d’où surgissent la lumière et la vie.
J’aime imaginer cela lorsque déconfite, je m'aperçois du désordre sur et sous mon bureau, et surtout du boxon dans la tête. Partout. Quand il s'est invité, le chaos met son grain de folie partout, jusqu'au moment où jaillit l'étincelle, où enfin, tout fait sens. Tout rentre dans l'ordre jusqu'au prochain round.
Comment sérier les priorités de ce que l’on perçoit, ressent et pense avec tant d’acuité et quand il semble si urgent de vivre, nous interroge Carlos Tinoco.
C’est ici que notre ami, le journal intime, peut se révéler d’un grand secours. Le mien m'accompagne partout, de jour comme de nuit.
La lumière parfois me dérange, le bruit souvent, j'écris alors dans la pénombre en écoutant des notes pures courir sur les touches d’un piano. Je navigue sur les lignes à l’aveugle tout en songeant à ce livre que je viens de déposer à côté de mon oreiller. Il est des auteurs, et Sylvain Tesson est de ceux-là, que l'on découvre, et qui vous transpercent le coeur, qui vous font vibrer jusqu'au tréfonds.
Parce qu’on peut se perdre dans le sublime, dans la beauté et l'évidence de textes, de phrases ; les mots et les images, les couleurs, les sons qui s'exhalent, nous pourchassent jusqu'à ce qu'ils cristallisent nos rêves, jusqu'à ce que du chaos naisse une nouvelle folie.
bé
Un journal intime est une entreprise de lutte contre le désordre. Sans lui, comment contenir les hoquets de l’existence. Tesson, Sylvain
