Ecrire, ça s’apprend, ce n’est pas un don tombé du ciel.
« Le talent c’est avoir envie de faire quelque chose », nous disait Brel.
Je crois, moi, que le talent est un art. Un art de vivre, comme celui de recevoir, de partager, l’art de sublimer la joie, la souffrance, l’art de séduire, l’art d’être, l'art de se mettre à nu, d'affronter ses peurs.
Quant à l’écriture, elle s’apprend. L’écriture s’enseigne. Qu’elle soit spontanée, qu’elle soit libre, cadrée, romanesque, poétique, frêle comme la libellule, lourde comme une armoire à glace, sautillante et généreuse comme l’écureuil, tendre comme le souvenir, douce comme la nostalgie, hésitante ou franche, colérique, timide. L’écriture reflète et traduit nos pensées, notre imagination, nos idées, nos sentiments et nos émotions, nos identités, nos conflits intérieurs, notre solitude, nos rêves, nos découvertes, nos réflexions, nos virevoltes.
Non, savoir écrire n’est pas un cadeau mystérieux tombé du ciel jusques en le berceau de quelques élus.
Sans amour, sans générosité, sans volonté, sans motivation, sans le courage d’affronter la page blanche, le chaos dans notre cerveau et nos croyances limitantes, pas un mot, pas une goutte d'amour ne sortira de notre cœur, ni même un sourire, pas même une larme. Rien.
« Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un morceau de tout » Victor Hugo.
Être capable d’automotivation, je crois que c’est ça le talent. Et d’autodérision aussi.
Le talent se modèle. À chacun sa matière. On ne s’exprime pas pour faire joli. On s’exprime parce que, de toute façon, la vie s’exprime, avec ou sans nous.
Pour écrire, il faut savoir penser. Qui ne pense pas ? Tout le monde pense. Trop. Ce n’est pas la page blanche que l’on doit le plus souvent affronter, mais le désordre, la tempête.
Et si nous laissions simplement vagabonder nos pensées sur le papier.
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